Formée à la gravure classique et au monotype, Christine Barbe a construit un cursus patient qui l’amène finalement à s’approprier les technologies actuelles comme la vidéo et la photographie avec autant de maîtrise qu’elle en montrait pour la taille douce. Mais elle ne fait pas étalage de sa capacité de renouvellement technique : la prouesse s’efface toujours pour rester au service de son message. Son œuvre témoigne d’un « état d’être au monde » et d’un sentiment récurrent de faille relationnelle entre l’intime et le global. Il n’y a là aucune nostalgie d’un passé idéalisé, mais l’interrogation d’un présent entre deux eaux, entre deux états : une « Ligne de flottaison ».
Christine Barbe ausculte, dissèque puis crie parfois cet état d’être dans une litanie tétanisante. Elle réalise aujourd’hui des vidéos se jouant du spectateur. Entre attraction et répulsion, elle se met en scène de façon très crue. De ses films concis, Christine Barbe extrait ensuite des images spectrales d’elle-même, en photographies, peintures, manipulées, mal traitées, décolorées, ou en dessins, toujours exécutés avec la maîtrise d’une artiste qui ne laisse jamais rien au hasard. Dans l’œuvre de Christine Barbe, c’est sa mise en danger permanente, qui nous a saisis, et provoque cet envoutement qui nous repousse et qui nous attire.
Le travail de Christine Barbe a fait l’objet de nombreuses expositions à travers le Monde. Il a été́ présenté́ en France au Musée d’Art Moderne de Grenoble et au Couvent des Cordeliers ; au Japon, au Musée d’Art Moderne de Tokyo ; au Etats-Unis au Musée d’Art Contemporain de San José et en Suisse à la Fondation Deutsch. Récemment il à été montré au Musée d’Art Contemporain Ningbo en Chine.
Eric Mouchet
PLUS D’INFORMATIONS :
// Biographie
// www.christinebarbe.com
// Exposition Là-bas – Down There (27/01-10/03/2018)
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