« Des créatures fascinantes et surréalistes issues du monde végétal et animal amalgament la beauté et l’éphémère, le corps et la sexualité – une œuvre globale aussi intemporelle que hors du temps, faite de vérité et d’invention, de vie et de mort. »
Philip Demandt, Flesh For Fantasy, exh. cat., Städel Museum, Hatje Cantz, 2023
Miron Schmückle a passé sa jeunesse en Roumanie où ses parents lui ont fait découvrir l’art classique dans les musées. Il en vint même à écrire une thèse sur Georg Hoefnagel (1542-1601) peintre et enlumineur maniériste. Il n’avait alors d’autre possibilité d’évasion créative, que de s’inventer en peinture un jardin imaginaire inspiré par la culture classique qu’il avait ainsi acquise. D’Hoefnagel, maître dans l’enchevêtrement de végétaux et de figures ondulantes mythologiques ou grotesques, le jeune artiste Miron Schmückle s’inspira pour faire dialoguer dans son travail les mondes charnel et végétal.
Cet échange qui s’instaure alors entre l’humain et le monde végétal, devient le fil conducteur de tout le travail de l’artiste. Montrés dans une situation d’observation mutuelle dans les photographies de la série Hortus conclusus conçue en 2009, le buste nu de l’artiste et des fleurs coupées semblent communier pudiquement.
Dans ses œuvres d’aujourd’hui le monde végétal a complètement envahi l’image de sa puissance luxuriante. La virtuosité de l’artiste et les titres latins de ses œuvres sophistiquées attisent la curiosité des spectateurs sur ces végétaux et les trompent en leur faisant croire qu’ils sont ce qu’ils ne sont pas. Cachée derrière d’apparentes illustrations botaniques, la beauté de la nature se révèle être le fruit de la pure imagination de l’artiste. Miron Schmückle invente une vie artificielle faite de fleurs, de lianes, de feuilles et de fruits qui n’existent pas sur la Terre. Et si ces plantes sont rarement vertes et dénuées de racines, leurs irisations, leurs dégradés et certaines de leurs formes évoquent parfois plus la chair animale. On peut y distinguer des membranes, des vaisseaux et l’évocation d’organes sexuels n’est jamais loin. Il semble que le monde végétal pourrait avoir absorbé l’humain. Ces fleurs sont vénéneuses parce qu’elles sont belles et attirantes et qu’elles instillent le doute sur leur vraie nature.
Les œuvres de Miron Schmückle ont été montrées dans de nombreuses expositions individuelles et collectives en Allemagne et à l’étranger et font partie de nombreuses collections publiques et privées européennes et américaines. Sa dernière grande exposition personnelle Flesh for Fantasy s’est tenue au Städel Museum de Francfort du 1er décembre 2023 au 14 avril 2024.
PLUS D’INFORMATIONS :
// Dossier de presse
// Miron Schmückle
// The Nymphs Are Departed (18/05-13/07/2024 | Paris)
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