La Galerie Éric Mouchet est heureuse de présenter Se rencontrer, la première exposition personnelle de Christine Crozat en ses murs. Cette nouvelle collaboration est l’occasion de nous plonger dans une dimension méconnue de son travail par la présentation d’une série de dessins en miroir de son travail de sculpture.
De fait, on pourrait s’étonner de la place que prend aujourd’hui le dessin dans l’œuvre de Christine Crozat. Les grands formats, patiemment striés de lignes ou parsemés de traits nous conduiraient à voir d’abord dans cette approche une pratique nuancée par comparaison avec les aventures colorées de certaines de ses sculptures ou de ses travaux vidéo. En réalité, les jeux du noir et du blanc et le travail de calques retrouvent certains paradoxes qui jalonnent son parcours.
L’exposition Se rencontrer est construite autour de trois ensembles principaux. L’artiste présente, en introduction, une série de dessins aux murs de la première salle qui regroupe les nouvelles productions de 2017/2018, notamment la série Dans les champs et les Paysages. Le deuxième ensemble est constitué d’une série de sculptures en verre et en résine posées sur socle ayant toutes trait au pied ou à la marche. Enfin, le dernier ensemble majeur de l’exposition regroupe les séries de travaux Hommage à ceux qui ont perdu leurs jambes et les Autoportraits à la fleur fragile, pièces réalisées entre 2014 et 2016.
Le dessin pour l’artiste s’impose de toute évidence comme une pratique quotidienne, absorbant le temps du travail et semblant rythmer des journées d’atelier. On aurait envie d’y voir un labeur d’ascète ou une entreprise contemplative. De fait, à côté du plaisir sensible de la couleur, le travail au crayon insiste sur l’autre aspect fondamental de l’œuvre de Crozat, celui de démarches répétées et sérielles qui s’incarnaient déjà par les autres médiums dont elle s’est saisie. Autre récurrence dans sa démarche artistique avec la disparition, ou du moins un travail d’omission et de contournement du motif, comme pour mieux le représenter in absentia. Le dessin, dans ses conditions, se fait une surface d’enregistrement ténue et persistante et, à son tour, une autre façon de montrer et de révéler l’ellipse…
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