Née en 1895 à Paderborn en Allemagne, Ella Bergmann-Michel commence à étudier à Weimar en 1915. Tout au long de sa vie, elle a travaillé en lien étroit avec ses ami·e·s artistes tels que Robert Michel, Kurt Schwitters, El Lissitzky, Ilse Bing, Marta Hoepffner, Johannes Molzahn, Hannah Höch ou encore László Moholy-Nagy.
En 1917, elle quitte l’École Grand-Ducale des arts et des arts-appliqués de Saxe à Weimar avec Robert Michel pour travailler en tant qu’artiste indépendante. Un an plus tard, elle commence à allier les éléments constructifs de son travail passé à des éléments biomorphiques, inspirée par l’environnement rural du Moulin (Schmelzmühle) où elle s’est installée en 1920 après son mariage avec Robert Michel. Les années 1920 sont une période très productive pour l’artiste. Elle participe à des expositions à Wiesbaden, Francfort, Mannheim et Stuttgart. Le Schmelzmühle devient un lieu de culture et de rencontre pour de nombreux avant-gardistes. Elle s’installe également dans un atelier à Francfort-sur-le-Main et participe aux activités du Das Neue Frankfurt, un groupement d’architectes, de typographes et d’artistes plasticiens, qui repensent tous les domaines de la vie urbaine : design, architecture, graphisme publicitaire, cinéma etc.
Vers 1923, l’artiste commence à s’intéresser à la nature physique de la lumière, puis à partir de 1927, elle se lance dans la photographie et dans le cinéma à partir de 1931. Les deux préoccupations principales d’Ella Bergmann-Michel – les réformes sociales et les arts d’avant-garde – seront diabolisées dès 1933 par le national-socialisme. Ses œuvres, considérées art dégénéré, lui sont confisquées et il lui est interdit d’exposer. Elle se voit donc contrainte de fermer son atelier de Francfort et se retire au Schmelzmühle avec Robert Michel. Son journal de guerre montre avec précision l’ambiance cauchemardesque qui paralyse largement son travail artistique jusqu’en 1945.
Dans l’après-guerre, Ella Bergmann-Michel retourne au collage. Si elle ne pratique plus ni le cinéma ni la photographie, Ella Bergmann-Michel va fonder le « Film-Studio » à Francfort et donne des conférences sur le cavalier bleu, le dadaïsme et le Bauhaus.
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